Gustave Vicomte de Ponton d’Amécourt et Nadar
Félix Nadar, le photographe, pour aider Gustave de Ponton d’Amécourt à faire connaître ses recherches sur l’hélice, solution alors controversée à la locomotion aérienne, photographie ses maquettes d’hélicoptère.
Les hélicoptères de Gustave de Ponton d’Amécourt photographiés par NADAR. (BNF)
Afin de les isoler absolument de tout contexte, il est obligé de les faire tenir, avec un dispositif de ficelles qu’on aperçoit encore sur l’image.
Cette mise hors contexte de l’objet choisi produit, au-delà de l’efficacité documentaire voulue par ces photographes du XIXe siècle, un effet annexe. Il est si anormal visuellement d’isoler radicalement une chose que, ce faisant, on la dénature tout autant qu’on en restitue une possible vérité.
En utilisant de la manière la plus abrupte la fonction d’enregistrement de la réalité tangible du monde, propre à la photographie, on apporte au contraire la preuve que cette réalité n’existe pas en soi et que l’image produite par l’appareil n’est qu’une vision de plus, créée par le médium lui-même.
Gustave, Vicomte de Ponton d’Amécourt (1825-1888)
Mon arrière-arrière-grand père… un héros !
par Yves de Ponton d’Amécourt
C’était en 1982. J’étais à Rinteln en Allemagne pour l’été, dans le cadre d’un échange scolaire. Mon correspondant, Matthias Firl, pour m’occuper, décide d’accomplir un périple en vélo vers Bückeburg , son Schloss [1] et son hubschraubermuseüm [2].
Arrivés au musée, nous le parcourons rapidement comme deux adolescents, pas très intéressés par l’objet, mais regardant juste assez pour être sûr de pouvoir répondre aux questions des parents de Matthias le soir même.
Quand tout d’un coup Matthias, qui vraisemblablement observait plus que moi, s’écrit « Uve ! Uve ! Ponton d’Amécourt…c’est ton nom ! » Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une plaque avec écrit Gustave de Ponton d’Amécourt… Matthias saisit ma carte d’identité et courut illico la montrer au guichet…
Ce jour là, Gustave de Ponton d’Amécourt est entré dans mon histoire…et je me suis promis qu’un jour je ferai en sorte de le sortir de l’ombre où des querelles à la française l’avaient jeté un siècle plus tôt !
[1] – Château de Bückebourg
[2] – Peter Wernli me fit remarquer un jour que nous partagions un sandwich à Paris, qu’en Allemagne, Hélicoptère se dit « Hubschrauber ». C’est sans doute le seul pays au monde où « hélicoptère » le mot inventé par Gustave de Ponton d’Amécourt n’est pas utilisé. Alors même qu’en Suisse Allemanique on dit « Helicopter ».
Des réussites et des goûts éclectiques
Gustave est né à Paris le 16 août 1825. Il fait ses études rue de Vaugirard, où, brillant élève, il remporte plusieurs prix de grec et de latin au concours général. Il étudie le sanskrit, les mathématiques mais se passionne surtout pour les lettres, l’histoire et la géographie. Les récits de Grégoire de Tours et de ses contemporains le conduisent à s’intéresser à l’époque mérovingienne.
Il se fit connaître de bonne heure par de curieux travaux sur la numismatique et la géographie de la France sous les successeurs de Clovis. En même temps, il collaborait à plusieurs revues scientifiques et archéologiques. Amateur persévérant autant qu’érudit, il parvint à réunir de merveilleuses collections de médailles qui furent très admirées à l’Exposition Universelle de 1867 et dont une, celle des médailles mérovingiennes, était d’une telle richesse qu’on n’aurait pas pu en former une semblable en puisant dans tous les cabinets publics et privés du monde entier.
On aurait pu en dire autant de la série de monnaies romaines en or. En 1889, un an après sa mort, les chambres votèrent un crédit de 180000 F pour le rachat de ses collections par l’état français.
Comme écrivain, il a conservé les traditions littéraires du grand siècle . Son style, toujours correct, élevé, pur de toute négligence, a été surtout remarqué dans Notice nécrologique du Duc de Blacas qu’il a publié en 1866. Parmi les travaux qu’il a publié, on peut citer aussi : Essai sur la numismatique mérovingienne comparée à la Géographie de Grégoire de Tours, lettre à M.Alfred Jacos (1864). Excursion archéologique dans Seine et Marne (1865) , Excursion numismatique dans la Bourgogne du VII° siècle (1866) , Recherches sur les monnaies mérovingiennes de Touraine(1872), Monnaies mérovingiennes du Gévaudan (1883), etc. Son Essai sur les monnaies mérovingiennes du Maine a été couronné par l’institut en 1884.
La Navigation aérienne
Il s’est occupé beaucoup de recherches scientifiques. Il a remis à l’ordre du jour la question de la navigation aérienne, et l’a fait entrer dans le domaine de la science, en démontrant la possibilité du vol artificiel par la construction des hélicoptères , nom qu’il donna à un appareil en acier mu par un mouvement d’horlogerie et se soutenant dans l’espace sans le secours d’un gaz plus léger que l’air.
Le premier appareil de ce type paraît être celui que Launoy et Bienvenu présentèrent à l’Académie en 1784 ; il était formé de deux hélices superposées, tournant en sens contraire par l’effort d’un arc de baleine agissant sur une mince tige, à la manière du drille sur le foret. De cette époque jusqu’en 1863, trois autres appareils paraissent avoir été construits, mais ils étaient oubliés de tous, lorsque Gustave inventa et monta des appareils à ressort de montre qui furent très en vogue à l’époque et qui montaient à 2 et 3 mètres.
Avec l’aide de Nadar, Jules Verne, Victor Hugo…
Nadar avait été fasciné par les ballons depuis sa tendre enfance et gardait pour magique l’idée de s’élever dans les airs. En 1857 il avait réalisé sa première ascension, avec le projet de prendre des photographies aériennes. Il lui apparût bientôt que ces ballons, si merveilleux que fût leur vol silencieux, étaient impossibles à diriger . Ayant observé le vol des oiseaux, des cerfs-volants et son exemple favori, un ouvrier qui imbibe d’eau son éponge avant de la lancer à son collègue sur un échafaudage, Nadar en vint à la conclusion que la navigation aérienne contrôlée exigeait de l’objet volant qu’il fût plus lourd que l’air.
C’est donc tout naturellement qu’il s’est fait l’ardent propagateur de l’invention de Gustave avec Messieurs Babinet, de La Landelle. Ce quatuor devenu les champions du plus lourd que l’air eurent de nombreux imitateurs de leur hélicoptère [3]. Jules Verne évoquera leurs travaux par la bouche de son héros Robur le Conquérant qui outre le « Je ferai mieux que Ponton d’Amécourt », reprend dans ses démonstrations, toute la théorie de Gustave exposée dans La Conquête de l’air par l’hélice .
Vers 1863, Nadar écrit : « Le ballon est un obstacle à la navigation aérienne. Pour lutter contre l’air, il faut précisément être plus lourd que l’air. ». C’est ainsi que , le 6 juillet 1863, va naître à l’atelier de Nadar, Boulevard des Capucines, la Société d’encouragement pour la locomotion aérienne au moyen d’appareils plus lourds que l’air qui comportera en son sein plusieurs savants visionnaires dont le Baron Taylor, Jacques Babinet de l’académie des Sciences, les Barrals, Jules Verne… La société compte très vite six cent membres grâce à un manifeste que publie La Presse (le journal de Girardin) manifeste dans lequel les théories étaient énoncées de façon péremptoire avec ce préambule :
« L’observation des phénomènes naturels affirme que la locomotion aérienne ne sera que par les appareils spécifiquement plus lourds que l’air, à l’imitation de l’oiseau, qui n’est pas un aérostat, mais une admirable machine… Pour commander à l’air il faut se décider à être non plus faible mais plus fort que l’air et cela grâce à l’hélice, la « sainte hélice ». »
Dans la foulée, ils créent une revue baptisée L’aéronaute qui paraîtra jusqu’en 1910. Le dessin de titre de Gustave Doré semble prophétique, tant il est à l’image de nos hélicoptère actuels.
Dans le hall du boulevard des capucines se tiennent des séances techniques où les idées s’affrontent, où les projets s’ébauchent ; chroniqueurs et revuistes trouvent dans cette passion nouvelle, matière à amuser le public.
[3] – Le fait que le mot « hélicoptère » inventé par Gustave de Ponton d’Amécourt soit resté pour désigner tous les appareils qui suivirent est une preuve, s’il en était besoin, de l’importance qu’ont eu les travaux réalisés à l’époque dans l’esprit des « professionnels ».
L’aventure du Géant
Mais tout cela coûte cher et, de nouveau, les problèmes d’argent réapparaissent. Nadar va utiliser son immense popularité afin de récolter auprès du public les sommes énormes dont il a besoin…
Afin de détrôner le ballon, Nadar a une idée paradoxale : utiliser…le ballon ! Il en fait construire un énorme, 45 m de haut, 6000 m3 de gaz pour le gonfler, on le baptise Le Géant. Les recettes produites par les ascensions de ce gigantesque ballon seront les premiers gains de « l’Assemblée libre pour le capital d’essai »…
Le 4 octobre 1863, 200 000 personnes assistent au « décollage » du monstre. S’envolant à cinq heures du soir , le Géant se pose à Meaux, dans la nuit, mais comme les recettes sont loin d’être suffisantes, il faut renouveler l’expérience, quinze jours plus tard … Cette fois, neuf passagers, dont Nadar et sa femme, montent à bord du Géant dont l’envole se termine par un accident. Le ballon atterrira près de Hanovre et sera traîné sur plusieurs kilomètres. Nadar aura des fractures aux deux jambes et sa femme un enfoncement au thorax…
De l’isolement forcé de sa convalescence, Nadar reçoit de Victor Hugo une lettre d’encouragement. Il lui écrit ceci : « Il s’agit de s’envoler. Comment ? Avec des ailes… Pour que la navigation aérienne, qui est un songe, devienne un fait, nous n’avons qu’à construire une opération bien simple et bien petite : construire le premier navire… ».
Jules Verne, lui aussi, soutien Nadar en écrivant : « Prenons pour devise la formule de Nadar : Vive l’hélicoptère ! »
De l’hélicoptère à la chaudière…
Il y eu les modèles à ressort mais il y eu aussi le modèle en Aluminium (matière toute nouvelle à l’époque) dont la hauteur totale atteint 63 cm et le poids est de 2 kilos. Ce dernier est exposé au musée de l’Air du Bourget (cf photo Peter Wernli).
En cherchant un moteur léger, Gustave a aussi découvert les chaudières à petits tubes, au moyen desquelles il peut faire bouillir et entretenir à haute pression cent litres d’eau avec un kilogramme de houille. Ce générateur de vapeur sera perfectionné par M.Temple et mis en application vingt ans plus tard par Léon Serpollet. A ce propos, on a cité de lui quelques mots qui montrent l’efficacité de son système et la foi qui l’animait : « Si tous les fils télégraphiques du monde étaient de petits tubes, j’en ferais une pelote, je la jetterais dans le Vésuve et je ferais bouillir la Méditerranée. ».
A tous les sceptiques de la terre…
Un jour, quelques sceptiques posèrent la question suivante à Gustave :
« Et quand bien même vous réussirez à faire un hélicoptère, à quoi vous servira-t-il ? »
Il répondit :
« A quoi sert d’imprimer ? nous avons les mains pour écrire…
A quoi sert la vapeur ? Nous avons des forces motrices…
A quoi sert la locomotive ? Nous avons les diligences…
A quoi sert le télégraphe électrique ? Nous avons la poste…
A quoi sert de forger le métal ? Nous avons les outils en silex…
Songeons que la perfection est notre but, que le progrès est notre loi et que nous devons le bien-être aux générations futures. Nous passons, mais que notre passage soit signalé par un progrès ; que sur les sentiers que nous avons frayés, la postérité puisse écrire ces mots : « Pertransierunt benefaciendo » [4]. »
[4] – Ils ont passé en faisant le bien
La Poste édite un timbre « Hélicoptère de Ponton d’Amécourt »
Gustave d’Amécourt qui fut pas mal contredit de son vivant (au XIXème siècle) à cause de son invention doit être content de voir que son hélicoptère figure en 2006 sur un timbre poste… alors qu’en 1907 on doit fêter le 100enaire du premier vol « habité » !
Les machines volantes […] Six « drôles de machines volantes » :
Le Ballon à rames de Jean-Pierre Blanchard : gonflé à l’hydrogène, et mû par des rames en plumes, il s’élance le 2 mars 1784 du Champ-de-Mars.
La « Demoiselle » d’Alberto Santos-Dumont
L’Albatros, la barque ailée du marin breton Jean-Marie Le Bris (1863)
L’hélicoptère de Gustave Ponton d’Amécourt, resté au stade de la maquette jusqu’en 1907.
L’avion III de Clément Ader (1897) à ailes repliables. La forme d’ailes de chauve-souris, et deux moteurs à vapeurs ne suffiront pas à le faire s’élever. Ce sera un échec, bien différent de l’Eole de 1890 à bord duquel Clément Ader réalisa le premier vol sur 50 mères à plus d’un demi-mètre du sol.
L’hydravion, ou plutôt l’hydro-plane d’Henri Fabre qui décolle de l’étang de Berre en mars 1910.
Planche de timbres « Machines volantes »
Article du 13 novembre 2006 « Les machines Volantes » sur Philatelistes.net
Bibliographie
Sur Gustave de Ponton d’Amécourt
- La grande Encyclopédie
- Le Panthéon de La Légion d’honneur (1875-1911) – T de Lamathière
- La Biographie Nationale des contemporains (1878) – E.Glaser
- Le Dictionnaire de la Mayenne (1900-1903) A.Angot
- Gustave de Ponton d’Amécourt, un précurseur oublié – Michèle Bardon
- L’histoire de l’hélicoptère racontée par ses pionniers – Jean Boulet
- Dictionnaire Etymologique de la Langue Française – Larousse
- Le livre Mondial des Inventions – Valérie-Anne Giscard d’Estaing
- Pèlerin Magazine n°5896 du 1° décembre 1995 – Nadar Le photographe des célébrités – Jacqueline Monsigny
- Le Monde Illustré du 11 Mars 1865
- « Nadar »-Collection Connaissance des Arts
- Mémoire de Géant – Nadar (1864)
- Le Droit au Vol – Nadar (1866)
- Portraits de ses Contemporains par Nadar –André Barret
De Gustave de Ponton d’Amécourt
- La Conquête de l’air par l’hélice, exposé d’un nouveau système d’aviation (1863)
- Lettre à M. Anatole Barthelemy sur les monnaies mérovingiennes du Palais et de l’Ecole (1862)
- Essai sur la numismatique mérovingienne comparée à la Géographie de Grégoire de Tours, lettre à M.Alfred Jacos (1864)
- Excursion archéologique dans Seine et Marne (1865)
- Excursion numismatique dans la Bourgogne du VII° siècle (1866)
- Recherches sur les monnaies mérovingiennes de Touraine(1872)
- Monnaies mérovingiennes du Gévaudan (1883)
- Les monnaies mérovingiennes du Cenomanicum
Société française de numismatique
Consultez l’historique de la Société française de numismatique, créée par Gustave de Ponton d’Amécourt.
Le-Livre.com
Livres anciens, rares, occasion, magazines, littérature : librairie en ligne le-livre.com
Le Baron Charles Dupin (1784-1873)
Ministre de la Marine, pair de France, économiste et mathématicien, il étudia la courbure des surfaces.
Membre de l’institut, il créa l’Institut National de Statistique (ancien INSEE).
En savoir plus sur Charles DUPIN :
L’article de la Wikipédia sur Charles Dupin.
Le prix Charles Dupin récompense tous les 6 ans un ouvrage d’économie.
Découvert sur Internet, par Gustave, fils d’Yves et Sophie d’Amécourt, un exposé sur le Théorème de Charles DUPIN, notre aïeul, Ingénieur naval, mathématicien, ministre de la Marine et député de castres. Il était le petit frère d’André DUPIN dit « Dupin Aîné ».
Augustin de Ponton d’Amécourt
Ponton d’Amecourt, Augustin de, capitaine des volontaires sur le corsaire le Seguier pris par les Anglais puis échangé (1762), écrivain de la Marine au camp de Kourou à la Guyane (1763), faisant fonction de commissaire 1762/1763.
Le Général Berthemy
Baron d’empire, aide de camp de Napoléon.
Le Prince Charles-Joseph de Ligne (1735-1814)
Ami de Voltaire, de Casanova, de Goethe, de Mme de Staël.
Il réussit l’exploit unique d’être le favori de Marie-Antoinette, de Joseph II, de Frédéric le Grand, du Roi de Pologne et de Catherine II qu’il appelait “Catherine le Grand”.
Paul Valéry l’appelait le “divin prince”, Paul Moran voyait en lui “l’incarnation du XVIII° siècle”.
La Princesse de ligne, son épouse, était Françoise de Liechstentein.
François-Eléonor-Elie de Moustier (1751-1816)
Ministre de Louis XVI, premier ambassadeur du royaume de France aux Etats-Unis d’Amérique.
Léonel de Moustier (1817-1869)
Nommé ministre des affaires étrangères de Napoléon III en 1867.
Il dissuada la France de partir en guerre avec Bismarck (cf l’affaire du Luxembourg).
Il épousa Françoise de Mérode (dite Fanny).
La soeur de Fanny avait épousé le Prince de Monaco.
Léonel de MOUSTIER (- , 1945)
Président du Conseil Général du Doubs.
Député de 1928 à 1940, il a appartenu tour à tour au groupe UNR, UDR et au groupe des Républicains Indépendants et action sociale.
Sa vie au service des autres force l’admiration: Il prétendait, notamment, que « le socialisme de terrain est plus bénéfique que le socialisme de chambre ».
Il a voté « Non » aux pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en juillet 1940. Son engagement, parfois seul contre tous, est une leçon d’indépendance politique !
Il est mort en déportation en 1945.
1940, L’ARMISTICE TRAHISON ou le courage politique de Léonel de MOUSTIER
En 1940, après l’armistice conclu par Pétain avec Hitler, Léonel de MOUSTIER député du Doubs proclamait: » Pétain est un traître, il sera fusillé »
Renier nos alliances pour pactiser avec le diable, c’était pour lui la grande honte de notre histoire, elle nous disqualifiait dans le monde civilisé.
En 2002, dans ce livre, Henri, son douzième enfant, retrace, avant qu’elle ne tombe dans l’oubli, l’épopée militaire et politique de son père. Il évoque le combattant d’élite, le député intransigeant – Léonel de MOUSTIER, le 10 juillet 1940, a fait partie des quatre-vingt parlementaires qui, à l’Assemblée nationale, ont refusé d’accorder les pleins pouvoirs à Pétain (569 avaient voté pour) -, le résistant intrépide, le captif indomptable, le martyr transcendant, le » Compagnon de la Libération « .
En divulgant des documents peu connus, il s’appuie sur des faits incontestables pour démontrer la faute imprescriptible de Pétain qui a abusé de la confiance aveugle des hommes politiques et de ses concitoyens pour conclure l’armistice, abolir la République, s’octroyer des pouvoirs dictatoriaux et collaborer avec l’ennemi.
Aujourd’hui, en écho à la colère de son père, il n’hésite pas à affirmer à ceux qui doutent encore de la culpabilité de Pétain dans l’armistice:
- Le Maréchal Pétain qui prétendait, en 1940, incarner l’honneur de la France devint un traître en livrant son pays à Hitler.
- L’agneau qui prétendait s’immoler sur l’autel de la Patrie était un vieux Renard.
Il est possible d’avoir été momentanément trompé. Peut-on rester éternellement ?
En 1943, à 17 ans, Henri de MOUSTIER est arrêté avec son père. Relâché, il participe à la Résistance, combat en Alsace avec la 1ère armée, puis en Indochine avec le corps expéditionnaire. En 1949, il quitte l’armée pour diriger le journal La République de Franche-Comté à Besançon.
Il crée et dirige ensuite trois affaires industrielles dans l’est de la France.
Depuis la guerre, cette période dramatique de notre histoire n’a cessé de hanter ses réflexions et d’orienter ses lectures.